La Rhumerie née sous la dénomination « Rhumerie Martiniquaise » a été créé en 1932 par Joseph Louville.
Son arrière-petite-fille perpétue aujourd'hui plus de 90 ans de passion familiale du rhum.
Après le grondement meurtrier de la guerre, Joseph Louville, antillais de pure souche fit ses humanités sur le continent. Sa licence brillamment passée à Bordeaux, il devient huissier puis notaire.
Cet homme curieux de tout, le cœur poète, l’âme rousseauiste, s’étonnait et se désolait du fait que ses contemporains de la métropole méconnaissent pour la plupart la douceur des Antilles, la richesse de son terroir, le spectacle de ses paysages enchanteurs.
Le 6 mai 1931, le président Gaston Doumergue, radical-socialiste, inaugurait en grandes pompes républicaines, l’Exposition Coloniale implantée à Vincennes, une allègre exposition qui séduira 22 millions de visiteurs.
Joseph Louville, une année plus tard, racheta au 166 boulevard Saint-Germain le magasin d’un antiquaire et inaugura avec ses trois fils Albert, Jules et Servulle : La Rhumerie martiniquaise, qui devient La Rhumerie pour ne pas attribuer les vertus du rhum qu’à une seule île. Après la seconde guerre mondiale, les Parisiens et les parisiennes redécouvrent leur ville.
À Saint Germain des Prés s’installe petit à petit une ambiance festive, culturelle et artistique. La marée montante de l’existentialisme s’impose d’un coté par les cafés littéraires avec Jean-Paul Sartre et Simone De Beauvoir et de l’autre avec les caves ou chantaient Greco, Mouloudji… et où se produisaient les Jazz Men : Sidney Bechet, Claude Lutter et bien d’autres…
Les frères Louville accueillaient des escouades de célébrités : Henri Salvador, Georges Bataille, Antonin Artaud, Marcel Aymé, Man Ray… Des étudiantes fauchées, des bohèmes.
Aujourd’hui La Rhumerie, café exotique, partage encore et toujours son destin avec de nouveaux amateurs de cette eau-de-vie provenant des îles lointaines, ces îles sous le vent où paradis tropical qui brille à l'horizon.